LA BELLE
ENDORMIE
RENCONTRE
L’ARCHÉOLOGIE


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︎WORK IN PROGRESS
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Le Point Éphémère aux Journées européennes de l’archéologie

À l’occasion des Journées européennes de l’archéologie, le samedi 19 juin, la salle de concert du Point éphémère, devenue un site archéologique et un lieu de réflexion sur l’archéologie du présent, ouvre exceptionnellement ses portes pour des visites à jauge réduite. Dans le respect du protocole sanitaire, l’équipe du Point Éphémère, des archéologues de l’Inrap et des étudiants des Beaux-Arts de Paris accueilleront le public et animeront des visites de cette salle de concert.

POINT ÉPHÉMÈRE UNE POMPÉI DU SPECTACLE VIVANT
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Le 13 mars 2020, devait se tenir la release party du groupe toulousain SLIFT. Le concert est complet, la décision est cependant prise à 18H d’annuler le concert, anticipant les mesures gouvernementales qui seront officialisées le lendemain. Depuis lors, la salle de concert de Point Éphémère est vide, laissée à l’abandon. Ses trois issues sont barricadées.


Depuis mars 2020, la seule activité de l’équipe de programmation est de reporter les concerts et les événements, d’abord sur avril, puis juin, ensuite sur octobre, puis au printemps 21, aujourd’hui en 2022. Le report aujourd’hui ne se justifie plus, bien au contraire, il fige un temps révolu. La salle de concert est donc devenue une belle endormie qui attend un vaccin miracle et un décret gouvernemental pour se réveiller.

Il faut aujourd’hui traiter la crise que nous traversons sur un plan documentaire et réflexif. Il faut rassembler photos, témoignages mais aussi se poser les questions de l’usage, du fonctionnement de nos outils de diffusion qu’une routine facile et légère nous faisait oublier.

Pourtant, ce sont les principes mêmes des salles de concert « debout » de musiques actuelles qui sont totalement remis en question. Ces boites sombres et hermétiques deviennent les bêtes noires d’un virus qui n’aime que les espaces confinés où la proximité crée groupe humain, dans notre activité, crée public.

C’est en cheminant ces tristes pensées et au gré de rencontres qu’il nous semble important de neutraliser notre salle de concert en champ de fouilles, le temps que les archéologues nous décryptent son fonctionnement intrinsèque. L’Institut national d’archéologie préventive est le précieux partenaire de cette mission.

En effet, l’archéologie du contemporain nous offre des grilles de lecture et d’analyse de l’espace, de ses usages, de ses flux. Elle restitue par ses relevés, les modes d’organisation techniques qui se corrèlent au champ artistique, mais aussi les modalités de rencontres et d’interactions des spectateurs entre eux, du public et du groupe sur scène et enfin du personnel technique qui accueille musiciens et auditeurs.

Les techniques et les conclusions de la mission d’archéologie donnent lieu à une visite virtuelle/photogrammétrie du site et surtout à un livre édité par les Beaux-Arts. C’est d’ailleurs grâce à deux étudiants de l’école que nous récoltons les précieux relevés de la salle de concert. Ils inscrivent ainsi leurs traces sur cette mission en l’amenant dans le champ de l’art contemporain.

Cette mission nous accompagne tout au long de cette fermeture pour se terminer au jour probable de la réouverture de la salle de concert peut-être profondément modifiée.